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Jacob G. Andersen
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MessageSujet: Follow me Down [PV Hanni] Follow me Down [PV Hanni] I_icon_minitimeMar 29 Déc 2015 - 21:33

Quelque chose ne va pas.

Un détail dans le décor de cet appartement si parfaitement rangé par deux individus maniaques, ne semble pas être à sa place. Les choses ont l'air d'avoir complètement changé alors que je suis bien conscient que ce n’est pas le cas. J’ai ce sentiment pesant qui appuie sur ma conscience depuis quelques jours.

Quelque chose ne va pas.

Nerveusement, je passe une main moite sur mon front et mes yeux. Des images semblent se bousculer sous mes paupières alors j’appuie fermement les paumes de mes mains sur mes yeux pour les faire disparaitre. Je ne veux pas voir ce genre de choses, ce sont des mensonges mais une chose est claire : quelque chose ne va pas. Mon calme habituelle m’échappe complétement. D’autres flashs semblent m’envahir alors que je libère mes yeux de la pression qu’ils subissaient. Ils me font voir ces dernières années sous un autre angle, peut être que j’ai véritablement été fou, peut être que je suis en train de le devenir cependant je n’ai aucune envie de voir tout ça. D’un geste agacé j’abats ma main tremblante sur ma joue dans l’espoir de me libérer les idées mais rien ne va.

Rapidement, tout autour de moi semble devenir flou, les sons ne semblent plus me parvenir, ma concentration n’est ciblé que sur une chose : me prouver que rien dans ces images n’est vrai. Qu’il n’y a pas eu de voiture, qu’il n’y a pas eu d’accident, que je n’ai pas fait de mal à Alice, que je ne suis pas responsable de sa mort. Elle est en vie, je suis pratiquement sûr de lui avoir parlé il y a peu, je dois lui avoir parlé, il n’y a pas d’autres options. Je traverse la pièce de part en part, m’arrêtant devant chaque photo qu’on peut trouver dans l’appartement chaleureux que je partage avec Spencer. Des photos de lui, de moi, de sa famille, de mes parents et de ma fille. Mais aucune ne semble m’aider. Elle est là, elle est réelle mais aucune de ces photos ne la montre plus vieille que ses 16ans. La dernière photo d’elle date même précisément de son anniversaire, il n’y a pas de photos prises pour ses examens, son entrée à la fac ou même ses autres anniversaires.

Je commence à paniquer, murmurant une série constante de « non, non, non », ouvrant frénétiquement les tiroirs et placards dans l’espoir de trouver une preuve que tout va bien, qu’Alice va bien. Mon naturel ordonné est totalement oublié et je vide brutalement plusieurs tiroirs sur le sol ne cherchant même pas à prendre mon temps. Je suis à terre les mains dans les papiers à fouiller les albums photos mais je ne trouve rien. Mes flashs se font plus précis et je me vois incapable de freiner, appuyant du pied de tout mon poids sur les freins, lançant un dernier regard paniqué vers ma fille à la place du mort. Du mort… Non, ça ne peut pas être la dernière fois où je l’ai vu vivante, elle ne peut pas être morte sinon je ne serai moi même pas en vie. Il doit y avoir une explication rationnelle que j’ai du oublier, quelque chose va me revenir surement et me prouver que je viens de m’inquiéter pour rien, qu’on m’a administré contre ma volonté une dose d’hallucinogène.

Je sens une main attraper la mienne, une voix essayer de m’atteindre à travers le brouillard qui semble envelopper mes pensées. En temps normal, je me serai immédiatement calmé de peur d’effrayer mon meilleur ami car il ne peut s’agir que de lui. Je dois sans doute lui faire peur, je suis celui qui reste constamment calme, qui ne fait pas de crises, qui n’a pas de troubles mentaux d’ordinaire mais pas aujourd’hui. Brutalement, je me retire ma main de la sienne pour la porter à mon visage, si tout est vrai, si tout s’est passé comme dans ces… souvenirs alors je ne mérite même pas la tentative de confort qu’essaye de me prodiguer mon ami. Je ne veux pas qu’il soit près de moi, pas maintenant que je sais ce que j'ai fait, en tout cas je pense savoir. Il y a toujours une faible possibilité pour que tout cela soit faux mais je vois cet espoir devenir de plus en plus petite à mesure que j’essaye de m’agripper à lui.

« Je… Quelque chose ne va pas » Semble être la seule chose que j’arrive à faire sortir de mes lèvres.

Ma main droite s’agrippe à mon bras, mes ongles s’enfoncent minutieusement dans ma peau, j’espère que la douleur me permettra d’avoir les idées claires mais je n’éprouve qu’une très faible distraction, ce n’est pas assez. Lentement, je tourne la tête vers la cuisine, me relevant et me collant au petit bar qui la délimite du salon. J’essaye de me calmer en comptant chaque carré de carrelage mais je perds très vite le compte ce qui ne me serait jamais arrivé en temps normal toutefois rien n’est normal aujourd’hui. Un long son semble attirer mon attention comme une plainte d’animal blessé et je me rends compte que le son vient de ma propre gorge et je veux qu’il cesse. Je veux que tout cela cesse. J’hésite quelques instants à me blesser volontairement et suffisamment pour perdre conscience mais une petite voix au fond de mon crane me rappelle que je ne suis pas seul et que Spencer ne voudra sans doute plus jamais me voir s’il est témoin de ce genre d’action violente. Cette même petite voix qui semble m’assurer qu’il y a une solution simple à tous mes problèmes. Le prénom de ma fille semble se mêler à la longue plainte que je semble produire malgré moi, remplaçant les "non" frénétiques que j’avais émis quelques minutes plus tôt. Peut-être que quelques heures plutot. Je n'avais aucune idée de depuis combien de temps cette « crise » dure, j’avais commencé à perdre complétement toute notion du temps.
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Hannibal Lecter
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MessageSujet: Re: Follow me Down [PV Hanni] Follow me Down [PV Hanni] I_icon_minitimeMer 6 Jan 2016 - 16:02

Jacob & Hannibal

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Le couteau trancha l'organe avec précision et dextérité. La lame fendit l'air à nouveau en un sifflement léger, presque mélodieux. Depuis plusieurs semaines à présent, le docteur Hannibal Lecter prenait ses précautions. S'il avait su rediriger tous les soupçons sur Frederick Chilton, certains demeuraient encore sceptiques. Will, bien sûr, mais lui aussi avait désormais quelques secrets à cacher, bien enfouis... et, bien sûr, il y avait ce cher Oncle Jack ! Prudent, aux aguets, et pourtant incapable d'attraper l'hameçon se balançant au bout de la ligne. L'ombre d'un sourire amusé se dessina sur les lèvres d'Hannibal qui plongea à nouveau l'arme dans la chair de l'organe. Le cœur était l'un des constituant le plus dur du corps humain, mal préparé il pouvait être immangeable. Mais cela n'arrivait jamais dans la cuisine d'Hannibal Lecter, n'est-ce pas ? Celui-ci versait déjà une noix de beurre dans une poêle grésillante sous les chaudes flammes. A ce moment précis, le téléphone sonna. Curieux, le psychiatre décrocha après avoir reconnu le numéro de Spencer Hawthorne, l'un de ses patients. Sans formule de politesse préalable, la voix tendue du jeune homme retentit en articles quelques peu décousus, mais compréhensibles. Jacob Andersen, son colocataire, était en proie à une crise qu'il ne pouvait parvenir à apaiser. Il ne savait pas quoi faire. Les yeux d'Hannibal se posèrent paresseusement sur la pendule du four, laissant un étrange silence s'étirer, avant qu'une affirmation réconfortante ne vienne y mettre un terme.

Jacob était, lui aussi, un patient du Dr. Lecter, souffrant de troubles ded dissociations de la réalité. Pendant longtemps, il avait cru se trouver dans un monde sorti tout droit de son imagination, niant des faits que son subconscient rejetait farouchement : la mort de sa fille, Alice. Plus un mécanisme de défense contre ce qui lui serait invivable. Jusqu'à lors, Jacob s'était montré plus ou moins stable, malgré les mensonges et les non dits, mais ses souvenirs devaient petit à petit redessiner un tableau des événements passés. Lentement, le psychiatre posa sa main sur le manche de son couteau, amer de devoir abandonner sa préparation, il détestait le gâchis. Cependant, sa curiosité se montrait plus forte qu'un repas. Qui plus est, la décision avait été prise, et Hannibal ne revenait pas sur une parole donnée. Rapidement, le cœur fut mis au frais, et la poêle nettoyée avant qu'il ne se saisisse de ses clés et de son manteau pour sortir dans le froid hivernal.

La journée touchait à sa fin. Le soleil déclinait rapidement, malgré l'heure encore peu tardive, balayant le ciel de rayons où l'indigo se mêlait à l'orange. Hannibal s'imprégna brièvement du spectacle avant de descendre les quelques marches le séparant de sa voiture.

La dernière fois qu'Hannibal s'était rendu dans l'appartement que Spencer et Jacob partageaient, cela avait été dans le but de soutenir un Spencer démuni. Une fois encore, ces deux amis manifestaient le besoin d'être aidé. Amusant. Hannibal frappa à la porte, ce fut Spencer qui la lui ouvrit, nerveux. Le psychiatre n'eut pas besoin que Spencer lui indique le chemin : les plaintes de Jacob, refrain incessant, résonnaient assez fermement dans la pièce. D'un pas rapide, Hannibal se dirigea vers l'homme et posa fermement ses deux mains sur ses épaules, l'enveloppant tout entier de son ombre, refermant le monde extérieur sur eux. Plutôt récemment, Hannibal avait senti que son patient menaçait de basculer, pour une raison qui lui échappait. Si Jacob suivait une thérapie, il n'était pas franc, et leurs entretiens se cantonnaient souvent à des demis vérités harassantes. Le psychiatre n'aimait pas particulièrement qu'on lui mente, et, s'il pouvait déceler les mensonges, il ne pouvait, par contre, pas forcer la franchise.
Aujourd'hui, pourtant, la chimère n'avait pas rattrapé Jacob. C'était la réalité.

« Jacob... » la voix d'Hannibal vibra dans l'air. Calme, mais sans appel. « J'aimerai que vous vous asseyez. J'aimerai que vous écoutiez ma voix, que vous vous calmiez. » l'intima-t-il sans changer de ton.

Hannibal attrapa les poignets de Jacob entre ses mains afin qu'il ne se blesse pas d'avantage, et pas plus profondément. Lentement, il accompagna le mouvement de son patient sur une chaise. Jacob semblait toujours absent, lointain. Hannibal posa sa main sur la joue de son patient afin de regarder au fond de ses yeux et d'esquisser un mouvement de son doigt. Ses pupilles se mirent petit à petit à réagir. Il reprenait lentement pied.

« Ne fuyez pas, Jacob, regardez-moi. » Hannibal appuya fermement sa main sur son épaule, sachant qu'il réagissait techniquement positivement au contact, pour garder un pied ancré dans la réalité. Le psychiatre lui montra les inspirations et les expirations régulières à prendre sans lâcher son regard une seule seconde, tentant de saisir son âme, et de l'envelopper toute entière, l'espace d'un instant. « Êtes-vous avec moi, Jacob ? J'aimerais que vous me disiez votre nom, et où vous vous trouvez actuellement. »


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MessageSujet: Re: Follow me Down [PV Hanni] Follow me Down [PV Hanni] I_icon_minitimeSam 6 Fév 2016 - 15:42

Deux mains fermes s’abattent sur mes poignets, éloignant d’un réflexe les ongles qui s’enfonçaient dans mes bras. Le retour à la réalité est un peu dur, je secoue la tête pour signifier ma désapprobation. Je tire sur mes bras pour en récupérer le contrôle et tout oublier mais les membres qui me maintiennent en place sont forts, résistants et déterminés et je ne parviens à rien faire du tout. Dans une situation normale, j’aurais sans doute pu réfléchir à une autre option, un autre moyen de me libérer mais rien n’était normal. Pas ce monde sans vie ou ces images qui me brulent la rétine. Une blague sur le bout des lèvres, un rire joyeux pour y répondre et la panique qui suit. Rien ne m’avait laisser présager ce qui allait arriver. Je me réjouissais du rire d’Alice, de toujours pouvoir lui donner le sourire et la rendre heureuse, j’avais appuyé sur le frein par reflexe en voyant passer un pigeon devant la vitre mais rien n’avait fonctionné et dans ma panique j’avais fait tourner brutalement le volant. J’avais entendu un cri apeuré remplaçant celui d’un rire heureux. J’avais tourné la tête vers elle pour la rassurer, enfonçant tout mon poids sur cette pédale qui refuser obstinément de fonctionner. Et puis le choc, un bruit assourdissant suivi d’un silence encore plus lourd. Un crash et un mouvement rapide et brutal vers l’avant. J’avais perdu connaissance quelques minutes, me réveillant groggy et perdu juste à temps pour voir le visage d’une blonde au-dessus de moi, elle m’avait demandé mon prénom, elle m’avait dit que tout irait bien mais la seule réponse qui avait échappé à mes lèvres étaient une supplique, une question, une demande. Savoir où était Alice, si tout allait bien. Et le visage triste de la shérif m’annonça tout avant même d’avoir entendu sa voix.

Non, je refusais de croire que cette scène était la réalité, mon imagination devait certainement me jouer un mauvais tour, rien de tout cela ne s’était produit, c’était sûr, jamais je n’aurais pu faire ça, jamais je n’aurais pu être responsable de ça. Frénétiquement, je cherche le visage de celui qui me tient, reconnaissant le visage du Dr Lecter, je panique. Spencer a dû l’appeler, il a dû être si effrayé par mon comportement qu’il a dû l’appeler. J’avais échoué à protéger mon meilleur ami comme j’avais échoué avec Alice. Je n’avais pas su me calmer. Je ne méritais, de toute facon, pas de l’être, je devrais être celui au fond de cette tombe, celui qui n’a plus de souffle à donner, de sourire à façonner. J’aurais dû vérifier les freins bien avant, j’aurais dû essayer de tirer sur le frein à main pour réduire la vitesse, j’aurais dû éclater ce satané pigeon sur le parebrise de la voiture plutôt que de laisser ma fille prendre sa place. J’avais échoué lamentablement deux fois et avec les deux personnes les plus importantes de ma vie. Je suis un raté, un monstre qui exploite la vie d’êtres purs et heureux pour tout gâcher.

Je repris conscience de ce qui m’entourait en sentant une main se poser sur ma joue. La dureté d’une chaise en bois sous moi, une main ferme sur mon épaule et une voix de ténor calme et posée dans mon chaos. Je m’accroche d’une main à la veste du Docteur, froissant probablement son costume hors de prix mais cette voix est la seule ancre qui m’empêche de me fracasser sur le rivage. Je suis ses directives, le fixant, essayant d’oublier ce qui m’arrive en me concentrant sur la couleur sombre de ses yeux. La main sur mon bras prend plus de force et je ne sens qu’elle et la présence dominante de l’autre homme. Lentement, comme étouffé dans un brouillard profond, je comprends que je suis en train d’hyperventiler et que le psychiatre me montre comment et quand respirer, me donne un modèle à suivre, une cadence derrière laquelle me mettre. Je relâche un grand souffle d’air, m’étouffant quasiment en vidant complètement mes poumons puis j’essaye petit à petit de reprendre pied. Je hoche difficilement la tête, oui, je suis là. Malheureusement. Je préfèrerai être ailleurs, je préfèrerai être mort.

« Je… Je m’appelle Jacob Andersen » Je croasse difficilement avec ma voix brisée par l’effort. Je cligne des yeux face à cette question mais il doit savoir ce qu’il fait alors je continue. « Je suis dans mon appartement » J’ajoute pour terminer ses instructions, j’ai toujours été le bon élève, celui qui suit à la lettre les ordres qu’on lui donne et aujourd’hui ne fait pas exception, face à une présence aussi dominante, je me laisse guider par l’alpha. « Quelque chose ne va pas » Je dis enfin à haute voix au docteur. « Il y a des… images et des choses et… Rien ne s’est passé comme ça n’est-ce pas docteur Lecter ? Je n’ai pas pu faire tout ça, je ne… Il y a une explication logique j’en suis sûr, il suffit que vous me disiez laquelle. » Je le supplie en agrippant ma deuxième main à son bras.

Je ne me rends pas bien compte de ce que je dis, de l’aspect tout à fait vague de mes propos. Du doute qui doit l’assaillir face à mon attitude, moi pourtant d’habitude si calme. La chute a été brutale et plus grande que celle d’un autre. Les évènements se bousculent trop vite et j’oscille entre croire à ses visions et les nier en bloc. Une explication rationnelle oui, le Dr Lecter peut faire ça pour moi, je sais qu’il en est capable, j’ai confiance en lui. Il va me sortir de là et trouver une solution comme il l’a fait un nombre incalculable de fois avec Spencer. Il allait m’aider c’était évident, me dire que ma fille allait bien, que je faisais une crise quelconque, que j’avais une tumeur cérébrale, que je m’étais cogné le crane en dormant et que j’en subis maintenant les conséquences.

« Dr lecter… je… Spencer va bien ? » Je lui demande, rejetant la question qui me taraude et qui m’inquiète, une réponse dont je ne veux aucune confirmation, une question sur Alice. La même d’ailleurs mais le nom de mon ami lui a volé la place. Je suis sûr qu’il est là quelque part ou peut-être pas. Peut-être que je l’ai effrayé et qu’il est en train de faire ses valises, qu’il va partir, retourner chez ses parents loin de moi et de mes problèmes. Et il aurait sans doute raison qui voudrait habiter avec quelqu’un qui a tué sa fille ? Choqué par mes propres pensées, je laisse échapper un petit gémissement de douleur. Non. Je n’ai pas tué ma fille, elle va bien, c’est sûr. Le monde ne pourrait pas avoir continué de tourner avec elle n’y vivant plus.
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MessageSujet: Re: Follow me Down [PV Hanni] Follow me Down [PV Hanni] I_icon_minitimeMer 11 Mai 2016 - 17:02

Jacob & Hannibal

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Lentement, Jacob reprenait conscience de ce qui se passait, de ce qui l'entourait. La dure réalité se formait de nouveau, tangible et palpable. En s'accrochant à moi, il pouvait s'y ancrer. Le déni pouvait subsister un temps, rendre heureux, mais, cependant, il ne suffisait pas à bâtir une vie. Il ne durait jamais longtemps. Le travail le plus dur, pour Jacob, serait de parvenir à accepter ce qui avait pu se passer. Accepter que sa fille ne reviendrait pas du monde des morts, qu'il était Jacob Andersen, qu'il allait devoir avancer et ne pas se retourner sur les traces que laissait le passé. Hannibal ne savait pas encore exactement pourquoi il avait accepté Jacob en entretien. Au début, il l'avait trouvé intéressant. Curieux sujet d'étude, dossier attisant l'esprit du psychiatre. Avoir un trouble de dissociation de la réalité pouvait mener à des actes extrêmes, excessifs, et avant tout, des actes envers soi-même. Ou envers autrui, ne sachant quelle était la différence entre rêve et réalité. La mince frontière qui séparait le conscient de l'inconscient pouvait être franchie d'un pas, et bien souvent, les deux univers se mélangeaient sans cesse.

Son discours était confus décousus. Il peinait à reprendre pied, il peinait à reprendre son souffle. Hannibal le regarda un court instant, aussi impassible que d'habitude et pourtant pensif. De quoi Jacob se souvenait-il réellement ? Avait-il eu une révélation, la mince barrière avait-elle cédé, un bref instant de lucidité l'avait-il gagné ? Hannibal ne répondit pas à ses interrogations, laissant le silence s'installer entre eux. Les mains de Jacob se resserrèrent sur ses bras, l'emprisonnant à son tour, le gardant témoin et captif de sa poigne, de sa réalité dissonante. Hannibal le laissa faire, aussi calme qu'à l'accoutumé. Devait-il préserver l'illusion de Jacob ou finir de briser les dernières barrières de son monde ? Il s'agissait d'une décision délicate, qui déterminerait la suite de la thérapie. La suite d'une étude intéressante. Que pourrait-il bien se passer, lorsqu'il comprendrait que sa fille était morte, bel et bien morte ? Que se passerait-il si l'illusion continuait, persistait, se formait autour de son esprit comme un rempart contre le monde extérieur ?

« Jacob, c'est de votre accident dont vous parlez... Vous ne devez pas vous en inquiéter. La réalité est très subjective, elle joue aussi souvent des tours que les illusions formées par l'esprit. »

Hannibal ne mentait jamais, à sa façon. Jacob pouvait interpréter ses paroles comme bon lui semblerait, c'était le but de la manœuvre. Si le psychiatre visait juste, il supposait que son patient retourner se loger, se blottir dans le déni qu'il s'était forgé. Il serait bien plus intéressant de le voir s'en sortir petit à petit. Il prendrait lui-même conscience de ce qui n'allait pas, des dissonances dans la symphonie de son existence. Un jour, son esprit se briserait sur ses propres inventions. Hannibal était alors vraiment curieux de savoir ce que Jacob ferait, sachant cela. Mais pas aujourd'hui. Il y avait encore des choses à faire. Des paroles à prononcer.

« Vous avez eu une crise de panique. Spencer m'a appelé, il est inquiet, mais il n'est pas blessé... Tout le monde va bien. » Ajouta le psychiatre en observant attentivement son patient. « Il faut que vous me lâchiez, maintenant, pouvez-vous le faire ? »

Joignant le geste à la parole, Hannibal se détacha lentement de la poigne de Jacob et se redressa. Il défroissa sa veste du mieux qu'il put et se dirigea vers la cuisine, à quelques pas de là, pour verser de l'eau dans un verre et revenir le poser près de Jacob, sur une petite table où une plante reposait. Un peu de benzodiazépine anxiolytique y avait été dilué rapidement par les soins du psychiatre. Prescrit dans les situations d'anxiété importantes, ou lors d'une manifestation d'état névrotique, il s'agissait d'un médicament puissant qui n'était guère conseillé à cause de ses effets secondaires ; connu pour altérer la mémoire, et avait failli être retiré des marchés après une étude sur son lien avec la démence, mais trop peu de preuves avaient été démontré.
Hannibal ne donnait pas ce médicament à Jacob au hasard. Il souhaitait apaiser son état anxieux évident, et son esprit devait s'en trouver apaisé. Cependant, il devait également garder un œil de près sur ce qui se passait dans son cerveau, et ce qui se passerait par la suite. Contrôler ses souvenirs pour ne pas qu'ils surviennent trop tôt, au moment importun.

« Que s'est-il passé, Jacob, pouvez-vous me l'expliquer ? Prenez votre temps. »

Hannibal tira une chaise, se positionnant face à son patient. Le lieu n'était pas idéal, mais il ne pouvait pas l'amener à son cabinet après sa crise.


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MessageSujet: Re: Follow me Down [PV Hanni] Follow me Down [PV Hanni] I_icon_minitimeMar 13 Sep 2016 - 22:05

Je n’étais sûr de rien, tout semblait si confus et difficile même respirer était devenue une activité lourde et déplaisante. Les résidus d’une crise de panique étouffant mes poumons alors que j’essaye de les remplir d’oxygène. Mes yeux vadrouillent dans la piece, essayant de chasser le flou de ma vision dû au manque d’air sans doute, je cherche du regard une personne pratiquement ignorant le psychiatre face à moi pour essayer de trouver mon meilleur ami. Je veux m’excuser, lui dire que rien de tout ça ne se produira jamais mais je n’en sais rien, je ne peux pas faire des promesses vides de sens. Pas à lui. Peut-être que je n’aurais jamais dû sortir de ma chambre capitonnée, aussi horrible qu’elle avait été au moins là-dedans je n’avais été un danger pour personne. Et si la prochaine fois qu’une crise de ce genre se déclenchait je blessais Spencer alors qu’il tentait de m’aider ? Cette possibilité était tout bonnement inacceptable.

La voix profonde du Docteur Lecter résonne dans mes oreilles et je m’y accroche de toutes mes forces, m’efforçant de ne pas reperdre pied, d’oublier toutes ces images qui avaient fondu sur mon esprit, laissant une marque difficile à effacer. Les mots sortant des lèvres du psychiatre me rassure, je les tourne et les retourne afin qu’ils deviennent ce que je veux. Ces images ne sont pas réelles, la vérité est subjective et c’est l’interprétation que mon cerveau décide d’en faire, se protégeant lui et moi-même des conséquences qu’elles pourraient avoir si elles s’avéraient vraies. Mais il avait parlé de mon accident comme si c’était une chose qui était réellement arrivée. Je n’en avais aucun souvenir, j’avais toujours été prudent, je n’avais jamais dépassé les limites de vitesse ou grillé un feu rouge. Le fait de ne me souvenir de rien m’inquiete, est ce que j’avais eu une absence ? Une crise comme celle d’il y a quelques minutes ?

Les mains toujours fermement attaché au docteur, je hoche légèrement la tête pour lui faire comprendre que je l’ai compris avant d’écouter le reste de ses paroles. Spencer va bien, tout le monde va bien. Cette pensée fait couler un nouveau flot de larmes sur mes joues mais celles-ci pratiquement heureuses, remplies de satisfaction à l’idée que rien de ce que j’ai fait ne leur a fait du tort. Je les laisse lentement couler, effaçant les traces des autres larmes plus déchirantes, plus paniquées de ma crise. Je jette un coup d’œil à l’état de l’appartement, à nouveau, prévoyant déjà de tout rangé, de tout remettre à leur place précise dès que le docteur serait parti et que je me serai assurément qu’on ne me ment pas et que mon colocataire est toujours là, inquiet mais présent. Avec quelques difficultés je relâche ma pris sur le docteur, prenant une goulée d’air humide pour essayer de ne pas paniquer quand le seul contact qui me permet de voir que cette scène est réelle s’efface. Mes mains s’enfoncent dans mes cuisses faute de mieux.

« Je… Je suis désolé docteur Lecter, je sais que m’agripper à vous ainsi n’était sans doute pas la meilleure solution » Il avait littéralement servi de grigri, de doudou afin de me rassurer et l’homme ne paraissait pas des plus tactiles. « J’espère que je ne vous ai pas fait mal ? » j’ajoute en frémissant. « Je suis désolé de vous avoir fait déplacer jusqu’ici » Je sais que le docteur est très en demande et donc très occupé et le faire se déplacer ainsi pour moi me parait presque malpoli et je sais qu’il donne une grande importance à la politesse, je peux le voir à chaque interaction entre nous. La façon dont il salue toujours posément avec un air d’autorité qui ne permet pas d’en faire autrement de mon côté.

J’accepte avec un remerciement léger le verre d’eau que me donne le docteur. Ma gorge sèche apprécie le liquide qui la parcoure, les cris et les pleures ne l’ayant pas épargné. L’eau me semble étrange, le goût étrange mais je mets ca sur le compte de mon état actuel, rien n’est le même et mon cerveau a subi un choc.

Raconter, expliquer. Tout me semble si flou. Je ne sais pas ce qui a commencé ma crise, ce qui m’a donné l’impression que ma fille n’était plus là, ce qui a provoqué ma recherche frénétique de réponse à une question imaginaire. Tout allait bien, tout le monde allait bien Hannibal Lecter me l’avait dit et sa parole était d’or. Il ne m’aurait pas menti, il ne m’aurait pas trahis, j’avais pleinement confiance en lui.

« Je ne sais pas ce qui a déclenché ca Docteur, je me rappelle seulement être rentré avec Spencer après une balade jusqu’à notre café, on a mangé un cheesecake et bu du chocolat chaud. » La chose était devenue régulière depuis que j’avais fait découvrir les cheesecakes à l’autre homme.  « Après ça… Je ne sais pas trop ce qui a déclenché ca docteur, je me rappelle juste ma panique. Mon doute et ma confusion car j’étais à la fois persuadé que ma fille n’était plus là et qu’elle l’était. Je ne trouvais pas de preuves appuyant ma deuxième pensée et je… la panique a augmenté après ça. Peut-être que Spencer pourra vous aider ? » J’ajoute stressé à l’idée de ne pas pouvoir répondre à une question aussi simple. Me redressant maladroitement sur des jambes tremblantes, je jette un coup d’œil à la cuisine. « Vous ne devriez pas être celui qui sert des verres d’eau, je suis un très mauvais hôte » je passe une main tremblante dans mes cheveux. « Je peux… vous offrir quelque chose ? »
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