Pauvre Batou.
001. pratique la taxidermie durant son temps libre ; redonne vie aux morts, croise des espèces entre elles, invente des créatures de toutes parts, joue à Dieu tel un Frankenstein des temps modernes.
002. imagination trop fertile qui l’emmène dans les recoins les plus obscurs de son esprit ; met des images sur les mots, des sensations sur les images ; il se laisse facilement dépasser, se perd dans son propre univers, dédale infernal.
004. le mensonge coule aisément sur sa langue ; il réécrit son passé, s’invente des existences hautes en couleur pour tromper l’ennui, pour tromper autrui. ils sont peu à savoir des choses vraies sur lui ; il partage avec parcimonie aux plus méritants.
005. collectionneur compulsif ; la fin justifie les moyens lorsqu’il s’agit d’agrandir son musée de curiosités.
006. goût prononcé pour le macabre, bien qu’il n’y voit rien d’étrange ; il est attiré par la mort comme il est attiré par la vie, les deux vont main dans la main.
007. besoin de stabilité qu’il détruit pourtant à chaque opportunité ; il ne comprend pas les rouages d’une relation, répète les mêmes erreurs à l’infini ; donne trop ou pas assez, s’attache trop vite et se lasse plus rapidement encore.
008. parle peu, mais clairement, s’entraîne à réciter des vers aux sonorités proches, restes d’une élocution difficile dans son enfance.
009. nuits agitées ; sommeil impossible à trouver lorsqu’il ne dort pas chez lui, ne reste jamais jusqu’au matin lorsqu’il partage ses draps, n’amène personne chez lui. recherche de connexion qui ne dure jamais ; des abandons trop brefs, des étreintes trop factices, il continue de chercher.
010. capable de compassion et de cruauté en égales mesures, la main qui guérit autant qu’elle blesse ; innocence dans son ignorance du mal, sadisme qui s’ignore.
011. dépendant affectif, il envie le bonheur des autres, jalousie qui le consume, il vole ce qu’il peut voler, est tenté de détruire ce qu’il ne peut pas.
012. soif intellectuelle qu’il ne peut étancher, curiosité de tout, il passe d’une obsession à l’autre et s’y donne pleinement à chaque fois, entier dans ses élans, il ne permet pas la demi-mesure.
013. enfant sauvage, amoureux de la nature, il a besoin de respirer le grand air, oppressé par le rythme des grandes villes, agressé par une abondance de données sensorielles, il revient toujours au calme des forêts.